Bon indicateur de la vitalité des communes, les commerces reflètent aussi l’évolution de notre société. Ils nous renseignent sur notre façon de consommer, et redessinent notre géographie urbaine.
Le profil du commerçant a changé, et nos commerces traditionnels ont pris un sacré virage. À l’instar des salariés, la plupart des jeunes repreneurs ou créateurs recherchent un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Depuis longtemps, les cafés-hôtels-restaurants, tradition française par excellence, ne sont d’ailleurs plus l’apanage des Auvergnats.
Les candidats à la reprise de nos bars-tabacs PMU sont aujourd’hui asiatiques, et nos hôtels sont convoités par les Indiens. Côté boulangerie et boucherie, ce sont les Maghrébins qui investissent aujourd’hui dans ces métiers de bouche traditionnels.
Des commerçants restaurateurs à la peine
Les restaurants, en revanche, peinent à trouver repreneur. Les problématiques de gestion et de manque de personnel en sont la cause principale. Certaines affaires sont vendues uniquement en raison de l’impossibilité de recruter du personnel fiable. Beaucoup de restaurateurs, épuisés par l’attitude et la protection dont bénéficient leurs salariés, jettent l’éponge.
Trouver des cuisiniers ou des serveurs qui acceptent de travailler le midi ou le soir relève de l’exploit, et les apprentis n’hésitent pas à rentrer en conflit avec leurs employeurs. Dans ces conditions, difficile de maintenir une affaire à flots sans y laisser sa santé. Seules les grosses brasseries, moins exigeantes en qualification du personnel, tirent leur épingle du jeu.
Autre constat, l’exigence des candidats à la reprise des commerces. Souvent jeunes, les futurs commerçants veulent fonder une famille, avoir des congés, et disposer de toutes les infrastructures nécessaires pour leurs enfants. Tout doit être proche du domicile, lui-même souvent situé sur le lieu de travail. Dans les villages en dessous de 5 000 habitants, les cessions de fonds de commerce n’intéressent pas grand monde, même avec une rentabilité élevée.
Priorité aux franchises et aux conditions d’accès.
A l’heure de l’e-livraison, la fluidité de circulation est déterminante. En banlieue, on constate une très nette augmentation des surfaces commerciales neuves situées en entrée ou sortie de ville, sur des ronds-points ou des zones d’activité. Faciles d’accès, avec de grands parkings pour satisfaire une clientèle qui ne souhaite pas perdre de temps en marche à pied ou recherche de stationnement.
Dans les grandes agglomérations, parkings et zones piétonnes se multiplient, incitant le consommateur à flâner en toute tranquillité devant les vitrines de magasins de plus en plus standardisés. Les franchises remplacent peu à peu les boutiques indépendantes et les marques envahissent nos centres-villes.
Un commerçant créatif qui laisse libre court à son imagination est devenu une denrée rare. Sans concept solide et original, la durée de vie de son activité est hasardeuse.
Le prix des fonds de commerce…
Le prix d’un commerce dépend de plusieurs critères. Même si les vendeurs ont toujours coutume d’évaluer leur affaire en appliquant un pourcentage du chiffre d’affaires, cela ne suffit pas.
Les charges fixes, la nature du bail, l’emplacement et la zone de chalandise, l’outil de travail et la rentabilité dégagée sont l’ensemble des ratios qui permettent une évaluation sérieuse.
En tout état de cause, mieux vaut s’attacher les services d’un professionnel de l’immobilier commercial pour effectuer une telle transaction.
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